De nos jours, plusieurs personnes et institutions se sont investies pour la lutte contre ce phénomène et ont mis au point un certain nombre d’approches dans le but d’arriver à un résultat efficace dans ce travail.
1. L’approche répressive:
Cette approche a une dominance culpabilisante et punitive. Ici, on incombe toujours la faute à l’enfant de la rue. Toutes les formes de pressions sont importantes pour le décourager d’y demeurer : l’enrôler de force dans l’armé, le rapatrier, le tabasser etc.
Des actes inadmissibles ont été perpétrés, dans certains pays, contre ces enfants. On peut citer quelques exemples : (Fleur de poussière 1990, p. 172)
– Au BRESIL : Selon Amnistie International, en 1989, 457 enfants et adolescents furent exécutés dans les villes brésiliennes de SAOPOLO, RIO de JANEIRO et RECIFE.
– Au GUATEMALA : Selon le NEW YORK Times, la police a assassiné plus de quarante enfants dans les rues de la ville de GUATEMALA
– Au ZAIRE : Certains Enfants de la Rue sont relégués dans le BAS-ZAÏRE dans la prison des mineurs de MADIMBA ou de MBETSHEKE en vue d’un « dressage ». Avec le temps, il a été associé au « dressage » un programme de formation pratique.
Avantage :
– Elle renforce l’autorité de l’Etat et de l’animateur. Elle maintien apparemment le phénomène à un certain seuil. Ainsi, elle apparaît comme préventive.
Limite :
– Elle crée un sentiment de frustration chez les enfants et les jeunes, et ne favorise pas l’établissement d’un climat de confiance entre l’animateur et l’enfant. Elle est peu éducative et ses effets sont éphémères. Aussi, elle ne peut pas enrayer le phénomène Enfant de la Rue.
2. L’approche caritative:
Une première maison pour les enfants de la rue à Kinshasa
L’unique vrai moyen pour lutter contre la présence massive des jeunes dans la rue est la création de foyers pour mineurs. En France nous avons la Fondation d’Auteuil, créée par Abbé ROUSSEL en 1866, qui compte près de 33 maisons et plus de 6000 jeunes hébergés. Partout, en Afrique comme ailleurs, il existe des projets mis en place par des Salésiens au profit des jeunes en situation difficile.
Avantages :
– Elle développe une relation de confiance et un certain rapprochement entre l’enfant et l’éducateur
– Elle satisfait les besoins immédiats de l’enfant et le sécurise.
– Chez l’éducateur, elle facilite le contact avec le jeune, suscite un sentiment de satisfaction intérieur et permet l’exercice de l’autorité.
Limites :
– L’approche caritative peut faire de l’enfant un éternel assisté en le maintenant dans un lien perpétuel de dépendance.
– Elle exige des moyens humains, matériels et financiers très importants
3. L’approche participative :
Sur cette photo, les jeunes du quartier associent un enfant de la rue dans une pièce de théâtre qu’ils ont mis en place (projet financer par Jeunes au Soleil)
La philosophie à la base de cette approche est que tout être en difficulté est tout de même capable de contribuer à l’identification, à l’analyse et à la résolution de ses problèmes. D’où, la nécessité de le considérer comme partenaire et de l’impliquer dès le début, dans toute démarche visant l’amélioration de ces conditions de vie.
Avantages:
– Elle développe les relations de partenariat entre jeunes et éducateurs. En faisant de l’enfant le principal artisan de son développement,
– Elle favorise la prise de conscience chez l’enfant de sa responsabilité face à lui-même et à sa société.
– En encourageant les initiatives des jeunes, l’approche participative favorise leur autopromotion et facilite leur réinsertion sociale.
Cette approche est à la fois éducative et très économique pour la société.
Limite :
– Elle exige des animateurs professionnels, ce qui ne s’obtient pas facilement.